La villa Gallo-Romaine d'Andilly et sa Nécropole mérovingienne

Texte Jean Cardinal - Photos Thérèse ZEYER

 

 

Vue générale du site Février 2003
Photo Luc THOMAS

 

          Au Nord-Est de Langres - l'oppidum des Lingons devenus Andematumun après la conquête romaine - le petit village d'ANDILLY se niche dans un repli de ce paysage si verdoyant du Bassigny où dominent les prairies et d'où émergent de nombreuses collines boisées. Une route étroite conduit au site archéologique, à 1 km environ au Nord-Ouest et en bordure immédiate de la voie ferrée
Metz-Vintimille (carte IGN, 1/25.000e, Bourbonne-les-Bains 5-6, ou 3219 Ouest 837.3-330.5). Il couvre près d'un hectare dont les 3/4 sont enclos et renferment la part la plus importante des vestiges exhumés.

         La grande voie romaine de Langres au Rhin passe à environ 2,5 km au Nord-Ouest, sur le plateau cultivé. Une voie secondaire menant à Bourbonne-les-Bains s'en détache à proximité.

        Au Nord-Est, le Mont-Mercure élève à 443 m d'altitude son cône boisé. Son nom évoque le mercure gaulois fort honoré chez les Lingons, mais l'âge du toponyme n'est pas connu.

        Le site archéologique est connu depuis longtemps, puisqu'il est signalé par l'Annuaire du Diocèse de Langres de P. Péchiné et J.-Cl. Mongin, publié en 1838, qui précise qu'en 1832 un cercueil de pierre rempli d'ossements aurait été exhumé dans la contrée dite « les Haies de Corbechère » et on aurait recueilli, accompagnant le squelette, un fer de lance, un poignard et une épée, conservés
depuis au Musée de Langres.

       V. Multier, curé d'Andilly, a laissé un compte rendu de fouilles qu'il effectua en 1895 sur le même lieu-dit (Bulletin de la Société Historique et Archéologique de Langres, T. IV, 1896, p. 85). En bordure de la voie ferrée, il rencontre « les substructions de deux salles et d'une piscine, où, dit-il, l'eau était amenée par un tuyau en plomb de la grosseur du bras et dont les parois étaient revêtues de dalles en pierre polie collées par un mortier de chaux ». Il ajoute que « la tranchée de chemin de fer a dû être faite sur l'emplacement du temple ou d'un édifice important, à en juger par les colonnes et les mosaïques qui furent impitoyablement brisées par la pioche des ouvriers ».

       Muni de ces renseignements, P. Ballet reconnut sur place, à la faveur des labours, la grande quantité de fragments de matériaux de constructions antiques,épars des deux côtés de la voie ferrée. L'importance de ces vestiges décida la société de Sciences Naturelles et d'Archéologie de la Haute-
Marne à ouvrir, en 1961, ce chantier de fouilles. Le rôle de P. Ballet fut déterminant abandonnant le secrétariat de la Société, il se consacra à la direc-
tion du chantier ; d'abord inventeur du site, il en devint le promoteur et l'animateur.

 

Plein cintre Gallo-romain


Angle de mur en pierres taillées

       La collaboration de Th. Zeyer, à partir de 1969, a contribué à orienter les recherches vers une spécialisation plus poussée, notamment pour la fouille
des peintures.

      Dès le début, P. Ballet a fait des choix essentiels pour la conservation des vestiges et l'ouverture du site au public, à une époque où peu de chantiers de fouilles étaient accessibles aux visiteurs. Terrassé par la maladie, il s'est éteint en 1983, laissant une pauvre à laquelle il s'est totalement dévoué pendant vingt ans.

 

Le mont Mercure

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